Oui sur le forum street ca jaquasse ca tourne sur circuit mais ca balade pas. Que là je dis : "respect"
Hello à tous,
Pour vous expliquer le contexte, je roule sur Paris, et Kini94 pourra en attester, quand on me propose de rouler dans la Chevreuse ou le Vexin pour 4h sur 150km, je bade un peu.
Je veux voyager, avaler des km, bouffer du bitume, me taper des cols, enchainer les paysage, modifier mon trajet en fonction du temps dans les régions...Pas tourner autour du même virage sur toute une aprèm et n'avoir qu'un coté usé.
Donc décision prise avec mon sds qui me suit dans tous mes délires de ce genre: On va à Côme en Italie!
Le plan: Partant du constant qu'on peut habituellement avaler 750km/jr max (sur 13h de voyage pauses comprises), on se cale des étapes tous les 600km environ, confiants.
Etape 1: Paris - Nancy jeudi après le boulot. 322km
Etape 2: Nancy - Gordola (Suisse) le vendredi. 606km
Etape 3: Gordola - Como (Italie) - Weil am Rhein (Allemagne vers Bâle) le samedi. 440km
Etape 4: Weil am Rhein - Paris dimanche (par autoroute 5 Allemande). 620km
2000km sur le papier, on rentre dans les clous de nos limites km et heures de routes, on reste solides sur ce roadbook.
L'erreur: La limite de 750km, c'est en FRANCE. On avait pas tilté qu'on allait à l'étranger (on s'en est rendu compte qu'à la frontière Suisse finalement). Dans d'autres pays, les variables changent ahah...Ce qui a occasionné quelques GROSSES galères.
Etape 1 "Rien ne se passe comme prévu: Paris - Nancy jeudi après le boulot. 322km
J'avais acheté la veille des plaquettes de frein à l'avant chez Speedway dans le 19ème, ils ont suivi la référence sur leur livre pour la street R de 2013, j'ai pas checké, et je me suis rendu compte donc la veille au soir que c'était pas les bonnes.
1ère galère ridicule, j'aurai pu m'en occuper y a tellement longtemps de ça...
2ème galère qui en découle, ils avaient pas les bonnes plaquettes en stock, mais m'ont remboursé les 2 jeux directement en espèces (ils sont TRES forts, sympas et pro, je recommande).
Résultat, je me dis que les plaquettes attendront demain à Nancy.
18h20, je finis le boulot, je dois chercher mon sds à porte de Clichy, puis on doit retourner chez moi car j'ai pas fini de bricoler la moto (fixer deux sacs de réservoir Tanklock 3D603 en lieu et place des habituelles valises latérales, via un montage orc manouche et des trous dans le carénage...je sais j'en ai choqué les 9/10eme d'entre vous, je vous comprends je l'étais aussi quand j'ai eu l'idée).
21h, on a pris 3h de retard, j'ai mis plus de temps pour finir les fixations et les consolider, puis j'avais pas fait mon sac donc 3ème galère ridicule.
On décolle ENFIN pour Nancy, le trajet pas incroyable, sauf qu'on tourne durant 45mn pour trouver l'airbnb, la fille de l'annonce n'a pas donné une adresse correcte. L'immeuble est dans le coin, mais fallait faire toutes les ruelles pour le trouver. Impossible de l'appeler, il était...3h du mat.
Il commence à faire jour quand on pose nos affaires, qu'on se douche et qu'on se couche, on essaie de ce caler quand même une nuit de 7-8h de sommeil...
En prenant 3h de retard au départ, on s'est pas rendus compte que ça allait nous suivre TOUT le voyage.
Etape 2 "[la vache] mais il est déjà midi": Nancy - Gordola (Suisse) le vendredi. 606km
On se réveille MORTS, fatigués, j'ai une crise d'allergies aigues, les yeux totalement éclatés.
On se grouille pour trouver les plaquettes de frein, par chance on trouve facilement à 10mn de l'appart, je les monte en 2-2 devant la boutique même, on se grouille pour aller acheter des gouttes pour les yeux, et accessoirement des pads de fixation pour la Gopro à Nancy (je sais on fait tout à l'arrache, horrible).
Résultat, nous voilà arrivés à la frontière Suisse vers...17h30
ET LA...En voyant que la signalisation change, que la circulation n'est pas la même, que les panneaux sont incompréhensibles, que les feux sont différents, que les limitations sont rabaissées, je me rends compte que c'est la PREMIERE fois que je conduis à l'étranger (bon je conduisais déjà une hornet 900 à Madagascar mais on va dire que ça compte pas).
Je suis le GPS à la lettre, sans me demander ce qu'il y a marqué sur les panneaux car je pigeais rien de toute façon, trop d'infos en même temps, trop de variables, j'ai pas pu processer.
J'ai juste un pbl existentiel avec ces feux: On accélère quand? Quand ça passe au orange? Au vert? Pourquoi c'est les mêmes feux que dans les run de dragster?
Bref, on avance tant bien que mal, et c'est là que je me rend compte de quelque chose d'autre: La Suisse, c'est ENNUYANT.
On passait pas par l'autoroute, donc que des petites routes, c'est LENT mais LENT bordel....Les nationales passent par chaque P*TAIN de ville M***E...
==> Impossible de rester à 80 km/h sur plus de 5min, y a chaque fois une ville, sans feux ou si peu, qui vient se mettre en travers, tous les km, et ce pendant les 8h restantes.
Résultat: les épaules mortes, le teint blafarde, la nuit tombe, les mains qui me scient les poignets ou l'inverse à force de rester à la même allure.
Et attendez, voyage à l'arrache oblige, je m'étais pas rendu compte qu'on allait passer par des cols. Je savais au fond de moi, mais je m'y étais pas préparé à le faire à 23h30.
Résultat, passé les 23h30, ça commence à monter en direction d'Airolo, notez que la nuit tombée je distingue que la route, que dalle autour, c'est vers minuit ou il commence à faire vraiment froid, que y a des épingles et des falaises et des précipices autour de la route que je me rend compte qu'on est en haut d'un col .
J'ai eu la confirmation quand y avait 2m de neige et de glace sur les bords de route.
La route est nickel, il fait frais mais ça passe, on est fatigués mais il faut arriver à Gordola, ça tourne de partout, je commence à m'endormir, j'instaure des pauses sieste sur le coté de la route ou je me couche tout simplement au sol pour dormir sans poser de questions par tranches de 15min toutes les heures.
On arrive enfin à l'Airbnb de Gordola, après avoir SOUFFERT le martyr une fois redescendu les cols, ou l'on retrouve leur concept à la [personne peu appréciée] de "toutes les routes mènent à Rome en passant par tous les villages de la région au passage".
Pour être franc, ce trajet y a pas eu beaucoup de plaisir, j'ai la chance d'avoir un sds qui adore l'aventure et les galères. Sinon elle m'aurait quitté sur place pour prendre un vol direct pour Paris.
L'hôte est sympa, ne parle ni Anglais, ni Français, ni Allemand, qu'Italien. PRATIQUE!
On l'a réveillée en pleine nuit donc on allait pas chipoter sur l'ouverture socio-culturelle du Reste du Monde.
On s'endort comme des pierres.
Etape 3: Gordola - Como (Italie) - Weil am Rhein (Allemagne vers Bâle) le samedi "Bordel mais il est 13h...". 440km
On peut voir mes yeux encore éclatés de la veille...
On se réveille un peu moins out que la veille, on a pris le rythme.
Il pleut, il fait gris, c'est sympa la Suisse mais plus jamais, sauf les Alpes Suisses, jpréfère rouler sur le périph c'est plus excitant.
Me suis fait flashé la veille, alors que je me trainais la bite comme jamais, je comprends pas, je devais être à 53kmh au compteur, c'était limité à quoi, 30 en rase campagne?? Ils abusent.
Rien d'incroyable à se mettre sous la dent au début, jusqu'à la monté du col qui mène à Come, ou y a quelques épingles sympa, de larges routes, des super beaux paysages.
Mais on reste sur notre faim.
Frontière Italienne, bon bah voilà c'est fait, Come c'est cool mais on avait pas le time, trop balnéaire, trop touristique, il aurait fallu avoir une aprèm pour aller se balader autour du lac, se poser and co.
Mais ça m'a fait BEAUCOUP penser à Madagascar, à la capitale pour être exact dans les hauteurs de Come. Y a un château d'ailleurs niché en haut d'une colline, et y a exactement le même à Antananarivo (château de la Reine), je pense que ce n'est pas un hasard.
On quitte Côme après un arrêt bouffe copieux (comprendre kebab), au soleil, très agréable...
La halte était courte en Italie, mais c'était le but, pas le temps ni le budget pour pousser plus loin dans les terres, on voulait juste pouvoir dire qu'on y était quoi. Faire des snap toussa toussa.
Le retour vers l'Allemagne était funky, là on a pris du plaisir, car on a abordé les cols en plein jour.
Dont un col fait de pavés, là on s'est dit qu'on était pas là pour être ici cette fois.
C'est d'ailleurs au sommet que mes poignées chauffantes ont décidé de lâcher, vraiment le bon timing, le karma était avec nous mais dans un autre hémisphère.
Paysage grandiose, un peu flippant car on était seuls sur cette route, résultat en cas de panne à part une pauvre téléphone de secours toutes les 20 épingles j'ai vu aucun dispositif.
On redescend le col (faut que je trouve le nom) la nuit tombante, il commence aussi à pleuvoir, et arrivé en bas, le cauchemar recommence jusqu'en Allemagne.
Routes lentes, envie de dormir, siestes, nuit, fait froid, il pleut des fois, fait chier, qu'est-ce qu'on fout là, 45kmh de moyenne.
A noter que les Suisses respectent beaucoup les limitations, ce qui m'a aussi moi poussé à faire de même naturellement.
Mon sds dort de temps en temps derrière.
Un point la dessus: on est tous conscients que c'est dangereux. Ceci dit, on a préféré établir des règles car on ne pourra pas empêcher que ça arrive. Elle a donc l'habitude de bien se caler contre moi, ses mains au fond de mes poches latérales de veste (celles qui servent d'aération sur les flancs, j'ai découpé l'interne pour qu'elle rentre les avant bras de façon naturelle, c'est très pratique pour le passager), je ralenti l'allure, pas de virages brusques, et je la réveille si sa tête commence à glisser.
La consécration? L'Allemagne à 1h30 du mat'.
AUTOROUTE, 120kmh, voir une section no limit mais j'étais pas sûr!
Purée mais quel bonheur. Jamais je n'ai autant aimé retrouver une autobeurk. Pouvoir lâcher le moteur, lâcher le poignet, se reposer l'épaule sur la poignée de gaz en butée.
On arrive vers 2h30 à l'appart en Allemagne. On se sent déjà nostalgique du voyage, car une fois qu'on aura traversé l'Allemagne, vu les vitesses pratiquées ça allait pas être comme la Suisse, ensuite le retour sera rapide sur Paris...
Un point sur l'appart en Allemagne, airbnb encore, très propre, bien aménagé, l'hôte avait laissé une petite bouteille de vin très très sympathique sur la table.
Cette fois ci on s'accorde jusqu'à 13h pour le départ le lendemain.
Etape 4: Weil am Rhein - Paris dimanche (par autoroute 5 Allemande) "Bon bah...bye bye le roadtrip". 620km
Je vais résumer en 2 phrases.
Miam le no limit sur les portions d'autoroute.
Pluie dès qu'on arrive en France jusqu'au retour.
Voilà y a rien d'autre à ajouter, le retour sur Paris était morose, on s'est fait chier tout le long, surtout parce qu'on avait encore en tête les galères en Suisse et Italie et qu'on savait que ça allait nous manquer.
Arrivée chez moi vers 1h30 du mat', pas tant fatigués que ça, une fois arrivés en IdF on a tracé comme jamais, A4 Périph etc, on était blasé de chez blasé.
Constat du voyage: Vous aimez le beige?
+ + +
Les Alpes
Le nbr de km
Les galères
Dormir sur le coté de la route
Les daims ou cerfs ou je ne sais quoi croisés en sortie des cols la nuit
L'aventure
Le comportement de la moto, qui m'a pardonné pas mal de choses dans les cols
- - -
Nos CB qui ont laché au retour de Côme. Heureusement il restant pas mal d'espèces
La Suisse plate, chiante et relou sur notre trajet
Les 3 [la vache] d'heures de retard qu'on avait chaque purée de jour et de nuit, à cause des 3h de retard au tout départ
A améliorer:
Partir plus longtemps, pour avoir du temps pour poser les affaires, et visiter autour (on a pu avoir qu'un vendredi de congés)
Considérer que 600km en France ne sont jamais équivalents à 600km autre part, j'aurai pu m'en douter
Suite logique, mais définir des points de chute à 400km max je pense.
Prochains roadtrips:
Tour de France
Paris - Gibraltar
Tour d'Europe
C'était un CR assez long, les photos arrivent, merci aux courageux qui ont pu lire
Muchacho
Surement parmls nous pour la balade dans les gorges de l'Orne le 26 juin ou 3 juillet
et prudence
joli decouverte , je connaissais pas mais depuis j'y retourne tout les ans le temps d'un weekend 
